Que faire du stock de la dette publique mondiale

Dans son dernier communiqué, la Fed vient d’abandonner l’expression « mesures accommodantes » pour confirmer la poursuite du début de son désengagement, devançant la BCE dont le rythme est nettement moins soutenu. À l’opposé, la Banque du Japon poursuit sans donner signes de faiblesse ses achats massifs de la dette publique financés par une création monétaire soutenue, sans que cela suscite une particulière émotion. Cela peut-il s’expliquer par des situations nationales ou régionales différentes ?

Lehman Brothers, un anniversaire célébré pas rassuré

L’anniversaire de la faillite de Lehman Brothers et de ce qui s’en est suivi rempli les colonnes. Ce sont ceux qui étaient alors aux avant-postes qui sont le plus mis à contribution, ayant la parole libérée car n’étant plus impliqués au même niveau. Sur quoi mettent-ils le plus l’accent ? Rien n’est réglé dix ans après, en dépit des mesures de régulation financières. Confirmant une fois de plus que la mémoire est courte dans les milieux financiers au vu du conformisme qui règne chez leurs successeurs.

Analyste financier, de quoi se gratter la tête

Le dixième anniversaire de la crise n’a pas été ignoré dans la presse internationale, c’était un exercice imposé. Il a donné lieu à la publication d’un grand nombre de dossiers rarement encourageants. L’idée dominante a été de s’interroger sur le niveau des fonds propres auxquels les banques sont désormais soumises – est-il suffisant ? – mais la question du shadow banking toujours non régulé a rarement été soulevée.

En toute oligarchie…

Les grandes entreprises américaines devraient consacrer cette année plus de mille milliards de dollars au rachat de leurs propres actions. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il connait une accélération due à l’allégement des taxes décidé par Donald Trump, qui les incite à rapatrier les capitaux parqués dans des pays fiscalement plus accueillants en leur accordant un taux d’imposition préférentiel de 15,5%. 300 milliards de dollars ont ainsi déjà été rapatriés au premier trimestre de cette année, presque un tiers de leurs fonds logés à l’étranger.

Nos certitudes sont-elles un luxe ?

La crise est désormais globale. De financière, elle est successivement devenue économique, puis sociale et politique. Aujourd’hui, elle prend également les traits d’une guerre commerciale mondiale, comprenant des offensives sur le terrain monétaire.

Les interrogations se multiplient, les prévisions sont illusoires, une forte dynamique s’exerce. Et d’une certaine manière nous nous y sommes faits. La fin des idéologies n’avait-elle pas été prédite pour que ne soit conservée que celle qui défend les avantages acquis des nantis ?

La fois où le capitalisme s’est encore tiré d’affaire

Il y aura dix ans, le 15 septembre 2008, la banque d’affaires américaine Lehman Brothers faisait faillite. Commettant une magistrale erreur d’appréciation, les plus hauts responsables américains avaient décidé de laisser la banque faire naufrage, n’ayant pas mesuré la portée de leur décision. Peut-on rétroactivement leur reprocher, étant donné la confiance inébranlable qui régnait à propos de la solidité du système financier ? Ils n’ont certes rien vu venir, mais n’était-ce pas le lot commun ?

La démonstration de Nicolas Hulot

La démission surprise de Nicolas Hulot a déclenché une avalanche de commentaires, dont peu ont à voir avec ce qui semble avoir été son déclencheur, la présence des lobbies au plus haut niveau de l’État. « Qui a le pouvoir  ? qui gouverne ? » s’est pourtant interrogé le ministre, considérant qu’il s’agit là « d’un problème de démocratie » après en avoir fait la dure expérience à ses dépens.